Suite à un post sur Facebook en début de semaine, vous êtes plusieurs à m’avoir contacté pour vous décrypter le sens du mot « blocage » dans le vocabulaire tricotesque.
Visiblement, ce petit mot semble faire peur à plusieurs d’entre vous, et pourtant… la délicatesse du blocage est indispensable pour certaines pièces.
Derrière ce mot, il faut y voir une simple « balnéothérapie pour vos châles et autres ouvrages en dentelle », qui va permettre de donner un éclat particulier, et de mettre en valeur les détails si délicat de votre ouvrage.
Comme le dit la définition, la balnéothérapie n’est rien de plus qu’un ensemble de soins généraux ou locaux. Ni plus ni moins !
Pour le blocage il en va exactement de même, vous allez voir.
Comment procéder pour bloquer un châle en dentelle ?
D’abord, il s’agit de faire prendre un bain à votre ouvrage, de la même manière que vous prenez des bains lorsque vous êtes en cure…
Évidemment, on garde en tête un bain doux et réparateur, pas de machine à laver, ça va s’en dire.
L’art de bloquer un tricot
Ni trop chaud, (ce n’‘est pas bon pour la circulation … si si je vous l’ai dit, on peut vraiment faire un parallèle avec la balnéo :)) car, on sait toutes ou presque, que la laine n’aime pas l’eau chaude, au risque de feutrer, et apprécie guère plus l’eau trop froide (en balnéo vous n’êtes pas là non plus pour prendre froid).
Pour ma part, j’utilise de l’eau tiède moins… (disons quand même, une tiédeur plus froide que chaude.)
Dans ce bain, on ajoute quelques gouttes réparatrices, comme le ferait le soignant qui vous prendrai en charge pendant votre cure. Mais, au lieu que ce soit des algues, de la boue, ou autres matières, vous, vous allez distiller quelques gouttes de lessive.
Pour ma part, j’utilise le bon vieux Mir laine.
Tout comme vous pendant vos soins, vous laisserez votre ouvrage faire trempette 20 bonnes minutes, afin qu’il s’imprègne bien partout, partout, partout.
Puis vous rincez abondamment, avec comme consigne INDISPENSABLE, pas de torsion de votre ouvrage…ce n’est ni une serviette de toilette ni un drap !
Vous imaginez votre soignant vous malmener après un bain réparateur ?
Vient alors le temps de l’essorage, du séchage, du massage…
Pour l’essorage, on se contentera de presser son ouvrage sans le torde.
Pour le séchage, on utilisera un grand drap de bain (voire 2). Les poser bien à plat et étaler votre ouvrage en lui redonnant sa forme, puis roulez le tel un nem.
Vient alors, le temps du massage énergique mais délicat… afin de débarrasser votre tricot d’un maximum d’eau, ou, comment essorer un tricot avec une serviette.
Il suffit de l’écraser en marchant dessus, délicatement d’un bout à l’autre.
C’est à présent au tour du kiné-acupuncteur de vous prendre en charge pour quelques étirements réparateurs et quelques aiguilles bien placées….
Vous, vous allez faire de même avec votre tricot, et pendant quelques minutes vous mettre dans la peau d’un kiné-acupuncteur en faisant subir à votre ouvrage, quelques étirements et en plaçant au bon endroit quelques aiguilles salvatrices.
Pour cela, vous aurez besoin d’un nécessaire à bloquer ou d’un simple tapis de sol, d’un mètre ruban, de quelques câbles fin en acier souple et de quelques épingles ou autres peignes de blocage.
Certaines bloquent aussi leurs ouvrages sur un lit, en épinglant directement dans le matelas…je suis moins fan, à vous de voir.
Tout d’abord, enfilez votre câble sur une des extrémités de votre ouvrage. (vous pouvez tout aussi bien utiliser uniquement des épingles bien sûr).
Puis, à l’aide de votre mètre ruban, définissez la largeur finale (une fois sec) que vous voulez donner à votre ouvrage (heu dans une dimension raisonnable quand même).
Enfin, à l’aide de vos épingles « Bloquez » le haut, et faites de même à l’opposé une fois que vous aurez défini la longueur souhaitée.
Pour celles qui ont acheté mon kit Poncho-étole Délicatesse (nom du modèle bloqué dans cet article) , vu sa longueur, je vous conseille aussi de l’épingler au milieu avant de le bloquer sur toute sa hauteur.
Maintenant, ne reste plus qu’à épingler, de part et d’autre, et toujours de la largeur définie au départ, en étirant bien chaque motif, comme le montre la photo.
A pèsent isolez votre « patient » dans un endroit calme et tranquille pendant 24 à 48 heures.
Le soin terminé, il ne reste plus qu’à retirer aiguilles et câbles et à admirer le travail !
Je dois bien avouer que si dans les années 80 j’ai beaucoup tricoté de dentelle, jamais je n’avais bloqué un ouvrage. La création de ce modèle m’y a obligé et franchement, je reconnais que cela est indispensable.
Il n’y a qu’à voir un des deux Délicatesse bloqué, l’autre non.
Largeur longueur et point en sont nettement différents.
Cependant, je ne réalise le blocage que sur ce genre de pièces. Certaines le font pour le moindre tricot. Là, je laisse à chacune d’entre vous le choix de tout épingler, ou de ne le faire que sur les tricots dentelles ce qui révèle la beauté de chaque point, de chaque détail.
Faut-il systématiquement bloquer le travail après chaque ouvrage ?
Alors pas forcément, tout dépend de la matière que vous utilisez.
Mérinos, coton, Alpaga…. ne se comportent pas tous de la même manière il faudra donc vous adapter en fonction du type de fibre que vous utiliserez.
Quoi qu’il en soit, pour les fibres qui ne nécessitent pas un blocage après chaque lessive, vous verrez, votre ouvrage vous le dira.
De la même manière que votre corps aura besoin de vacances, ou d’une nouvelle cure, votre tricot vous regardera, le teint terne, la mine fatiguée, ratatiné sur lui-même semblant vous appeler à l’aide, vous saurez alors qu’il est temps de le refaire plonger !
Alors, cet article vous rend-il le terme de blocage moins stressant ??
Et vous tricoteuses/eurs addictes/ts le blocage, ça vous parle ???
Bonjour a vous..Super ce renseignement !! Très bien expliqué car j ai compris 😂.Merci beaucoup je suis intéressée et heureuse de connaitre votre blog… Merci .Bonne Journée .Bien a vous 🌹
Bonjour Annick, heureuse de vous accueillir ici
belle journée !!