Le tricot dans l’histoire premier épisode

Article écrit et publié le 12/06/2012 sur Gazouillis et cie, et transféré ici.

Nous avons appris à tricoter, mais nous sommes-nous seulement demandé qui a inventé le tricot, comment et pourquoi, et surtout depuis quand cet art manuel
existe-t-il ?

Mes recherches ont été compliquées tant il est difficile de trouver des supports écrits relatant la genèse de cette pratique lointaine, mais au cours de mes promenades sur la toile j’ai découvert le blog Les Petites Mains, histoire de mode enfantine de Popeline, je l’ai contactée pour lui demander l’autorisation de m’inspirer de ses écrits, et à ma grande joie elle m’y a autorisée !

Chacun des articles sera publié avec son accord, merci de votre côté, de citer vos sources, textes et illustrations, si vous relayez un ou plusieurs de ces articles.
Merci de votre compréhension.

Nålbinding ou tricot ?

Hélas il existe très peu de traces de cette pratique. Les rares fragments et pièces fragilisées par le temps sont moins nombreux que les pièces de tissus qui lui sont
bien antérieurs.

Les traces laissées par l’aiguille à coudre ne font aucun mystère quant à son utilisation, pour l’aiguille à tricoter, cela est beaucoup plus compliqué.
Au XVIe siècle l’aiguille à tricoter était appelée « petite trique » ou tricot, d’où l’origine du verbe tricoter. A cette époque, l’aiguille est en bois.

Aucune légende ou histoire, ne rapporte ou ne conte une héroïne tricotant le soir, au coin du feu, en attendant le retour de quelque héros que ce soit, contrairement à Pénélope, qui elle, tisse patiemment.
Cependant, la Bible fait mention d’une robe tricotée du Christ et il existe d’autres écrits de vêtements tricotés. Mais, les historiens, hésitant encore sur ce que l’on
peut appeler « tricot », il sera prudent de dire que les premiers tricots datent du début de notre ère.

▲Paire de chaussettes de laine (nålbinding), vers 300-500, Égypte, Victoria &
Albert Museum, Londres

Séparant les orteils, elles devaient être portées avec des sandales.


▲Chaussette viking (nålbinding) des fouilles de Coppergate, York Archeological
Truste
, York [en viking : Jorvik]

Il semblerait que les trouvailles archéologiques les plus anciennes auraient été faussement considérées comme du tricot, alors qu’elles sont réalisées en
nålbinding.
Le Nålebinding est encore aussi pratiqué par les femmes de la tribu Nanti, un peuple autochtone de la région de Camisea de Pérou. Ils l’utilisent pour
faire des bracelets. Le Nålebinding reste également répandu dans les pays scandinaves.

Pour en savoir plus sur le nalbinding, lire (en anglais) la définition sur wikipedia  Cette technique du nålbinding est pratiquée par les Romains, les Égyptiens et divers peuples des pays d’Europe du Nord et de l’Est aux environs du IVe siècle. Il est considéré comme l’ancêtre du crochet et du tricot. Elle permet la formation de boucles entrelacées, le plus souvent torses, à l’aide d’une aiguille à chas et d’un fil ; en général, le travail est circulaire.

Partie 4 Le tricot et l’enfant.

Depuis toujours, le tricot habille l’enfant, et difficile pour moi de m’imaginer qu’il y a plus de 1000 ans les enfants étaient déjà habillés en « tricot ».

▲à g. : Fragment de tricot de coton au point jersey, décor jacquard,

Égypte période copte, XIe-XIIe siècles,
Le Coton et la mode, 1000 ans d’aventures, catalogue d’exposition (2000-2001), page 29
Musée Galliéra, Éditions Skira, Paris (épuisé)
à dr. : Chaussette enfant, Fustat (Égypte), XIe-XVe siècle
Textile Museum, Washington sur Dar Anahita’s

▲à g. : Tunique d’enfant en laine tricotée, Antinoë (Égypte), entre 331 et 641 (époque copte)
Musée du Louvre, Paris
au centre et à dr. : Chemise veste et moufle en laine tricotée pour enfant, XVIe siècle
Museum of London, Londres
(Pour en savoir plus, lire les fiches détaillées de chaque objet sur le site du musée)
Dès qu’on a pu filer et tisser la laine, on l’a aussi tricotée. Dans les campagnes où on y a facilement accès, la laine tricotée est une réponse pratique et économique aux besoins vestimentaires des familles. Dans certaines régions, le tricot devient à partir du XVIe siècle une activité de revenu complémentaire pour les familles pauvres. Cette habitude est encouragée par les œuvres de bienfaisance. Même pratiqué de façon non professionnelle, le tricot devient un gage de bonne éducation et de vertu morale pour les femmes et jeunes filles.

▲à g. : Portrait de bébé, par Mary Beale, vers 1690-1730
Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Chemise veste d’enfant en coton tricoté, XVIIe siècle
Album : Knitting Items from the Collection, Victoria and Albert Museum, Londres

▲à g. : Bas pour enfant en tricot de soie rebrodé, XVIIIe siècle
Museum of Fine Arts, Boston
à dr. : Brassière pour bébé en tricot de coton, XVIIIe siècle
passée en vente chez Christie, Londres

▲à g. : Ensemble bonnet, brassière et manches amovibles en laine tricotée main pour bébé,
Angleterre, entre 1800 et 1850
Album : Knitting Items from the Collection, Victoria & Albert Museum, Londres
à dr. : Robe pour bébé tricotée en coton, 1851
Victoria and Albert Museum, Londres
Ce modèle, réalisé par Sarah Ann Cunliffe, fut primé à la première Exposition Universelle
de Londres, en 1851 (médaille visible en haut à gauche de la photo).

▲à g. : Petite fille portant des mitaines tricotées, début XIXe siècle
galerie photo_history sur Flickr
à dr. : Mitaines en soie tricotée, vers 1860, sur corsetsandcrinolines
Au XIXe siècle, les travaux d’aiguilles sont enseignés aux filles à l’école. Certains prix décernés aux articles tricotés présentés aux grandes expositions universelles sont réservés aux productions des orphelinats et autres maisons de type hospice. Ils distinguent des pièces d’une grande dextérité, considérées comme des chefs-d’œuvre. Il s’agit souvent de pièces de layette en tricot de laine ou de coton. On combine parfois sur la même pièce les techniques tricot et crochet.

Les productions domestiques utilitaires, dont les modèles de base n’ont sans doute guère changé au fil des siècles, concernent tout particulièrement les petites pièces du vestiaire des bébés et des enfants, faciles et rapides à exécuter. Chaussettes et bas sont fabriqués industriellement sur des métiers, mais on en tricote aussi pour usage personnel dans les familles. Les musées conservent quelques brassières de coton datant du XVIIe et du XVIIIe siècle, mais peu de pièces domestiques modestes, recyclées et portées jusqu’à l’usure.

▲à g. : Chaussettes en grosse laine tricotée, XVIIe siècle
Rijksmuseum , Amsterdam
à dr. : Moufles en laine pour enfant, à motifs jacquard, rapiécées, XIXe siècle
Museum of Fine Arts, Boston

 

 

 

 

 

 

 

Pascale

2 commentaires sur "Le tricot dans l’histoire premier épisode"Donnez votre opinion →

    1. Bonjour Dominique et merci pour ton bel enthousiame !!

      N’hésite pas à revenir nous voir de temps en temps et à nous dire ce que tu penses de nos articles.
      Bon tricot 🙂

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