Le tricot dans l’histoire épisode 2

Article publié le 20 juin 2012 sur notre blog Gazouillis et cie 

Comme la technique du tissage s’est développée sur le modèle de la vannerie et du tressage, le tricot prend modèle de la maille des filets, connue au moins vers 1500 avant notre ère. On parle alors de technique sprang – qui permet de fabriquer une sorte de filet avec des fils tendus sur un cadre à tisser rudimentaire et torsadés entre eux ; le chaînon exécuté d’un fil continu passe verticalement alors que dans la technique du tricot il est horizontal. Les historiens ont aussi confondu son résultat avec la dentelle résille ou le tricot.

Selon l’historienne Irena Turnau, on suppose que la technique de transition entre la technique sprang et le tricot est la fabrication de textiles sur châssis pratiquée par les nomades de l’Afrique du Nord. Une des sectes coptes transforme ces châssis en aiguilles mobiles. Plus tard on découvre le même processus au Pérou. Il faut en effet trouver une solution et entrecroiser les techniques pour réaliser certains articles, par exemple pour protéger les doigts du froid.

Chaussette XIIe siècle, probablement trouvée à Fustat, Egypte
Textile Museum, Washington

Chaussette d’enfant, période musulmane incertaine entre XIe et XVe siècles, probablement trouvée à Fustat, Égypte, Textile Museum, Washington
On peut trouver les explications détaillées (en anglais) pour réaliser une copie de ces chaussettes sur le site de Anahita al-Qurtubiyya , visitez aussi sa page Medieval Muslim Knitting

Pour certains historiens, les plus anciens vestiges de pièces de tricot, au sens propre du terme – c’est-à-dire le résultat d’un même fil enroulé sur lui-même en boucles, appelées mailles, à l’aide de plusieurs aiguilles et qui donne un tissu extensible – se composent de chaussettes, ou plus exactement de fragments de chaussettes coptes trouvées en Égypte, entre le XIe et le XIIIe siècles. Ce sont des pièces fines, le plus souvent dans des tons de coton blanc et indigo, peut-être « tricotées » à l’aide de plusieurs aiguilles, peut-être à l’aide d’une aiguille et des doigts de la main gauche, il est en effet difficile de savoir si elles ont été réalisés à plat ou en rond. Selon Irena Turnau, on ne peut pas affirmer qu’elles ont été tricotées sur plusieurs aiguilles, le même résultat pouvant être obtenu au moyen du nålbinding. Il faudrait une trouvaille archéologique associant articles tricotés et aiguilles pour le prouver.

Si c’est du tricot, vu la qualité du travail réalisé, la variété et la complexité des motifs décoratifs, on se dit que la technique pourrait être en effet plus ancienne, vraisemblablement aux premiers siècles de notre ère. La provenance exacte et la difficulté de datation de ces chaussettes à un ou deux siècles près, comme d’ailleurs tout ce qui concerne l’art copte sont le fait du manque de rigueur des fouilles archéologiques à l’origine de leur découverte.

Pascale

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